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Un souvenir si présent !

Il me fallait bien tous ces mois avant de pouvoir te parler, souviens-toi, je t'ai souvent laissé la parole !

Pétard petite amie, comme nous avons été jeunes ! Jeunes et rieuses, graves aussi. Tu savais être tout cela en même temps. Nos vies ont parfois divergé, perdue, retrouvée, reperdue et bientôt réunies dans un chagrin commun, terrible, à quelques mois de distance l'une de l'autre.

Quand tu trouvais trop d'absurdité, que l'existence te résistait, sans panache, tu rêvais de bateau, pourquoi pas de ton bateau, tu aimais l'idée de cet exil, de cette absence sur une mer pour toi seule maître à bord :" je dépenserai tout mon argent, je naviguerai jusqu'au bout, jusqu'à la fin... " Mi-fascinée mi raisonneuse je cherchais à te ramener sur le plancher des..., sur terre et me moquais : "Tu seras toujours vivante et tu n'auras plus un sou, belle histoire en effet !" Tu préférais rire pour ne pas répondre. Ce rire, le tien, je l'entends quand je veux (ou presque) ma vieille !

Bientôt je te rejoindrai, mais où ?... C'est tellement vaste... Et, toujours aussi mystérieuse, tu te tais. Pétard, Charlotte, fais un effort, tu sais bien que je suis nulle, archi-nulle en géométrie dans l'espace. Un effort ? Tu peux le faire, j'ai tellement confiance en toi, depuis tant, tant, tant de jours, de mois, d'années. A jamais ma Charlotte.

Marie.

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