top of page

Ma p'tite soeur de l'an 2017

Tu as vraiment été "ma p'tite soeur de l'an 2017" -tellement dure pour toi- "ma p'tite Char" ou "Charlot" selon l'instant.

Ces longues journées, ces longues nuits, cette éternité de temps, enfermée dans le silence de ta solitude intérieure, tu l'as véçu avec tant de force, tant de profondeur, tant de grandeur, et parfois avec un jeu de séduction dont tu ne savais te priver !

Tes regards : de ceux que tu plongeais si profondement en moi et que sans lecture je ne pouvais traduire, qu'elle impuissance abyssale ! Seul un geste tendre de nos mains nous rapprochait alors. Je te reprochais de si mal mimer ! Ton gracieux index indiquant une zone vague et c'était le jeu des devinettes !

Chippie farceuse, derrière ton masque tu souriais puis détournait ton regard façon "mais qu'ils sont bêtes" ! Il t'a surement manqué les larmes qui ne pouvait plus inonder ta tristesse muette... "Ma p'tite soeur" enfin délivrée de cette maladie qui n'était pas faite pour toi et tu es partie SEULE, comme Seule tu t'es toujours sentie ... ça me mettait dans un profond désarroi ... j'ai un creux, mais il est plein de Toi. Il y a tant à dire ... de Toi, de nous deux, de nos relations depuis 1966 à Paris, que je ne sais par où commencer ! En tout cas "ma vieille" je suis contente que tu ne puisse plus ergoter, me couper la parole et tirer la couverture à toi aussitôt, me laissant frustrée mais te laissant le devant. Comme disait Patrice "tu es son faire-valoir" ! Prise de conscience salutaire. Ainsi je n'ai pu te dire que je t'ai, très souvent, admiré. Que tu as été, souvent encore, entraînante, voire un moteur, pour faire, penser, oser dire. Que de confidences et intimes partages de nos vies de femme et de mère.

Chemin faisant tu as toujours répondu "présente" quand je t'appellais : opération, mariage, déménagement, organisation expo Didier ... je ne t'ai pas dit non plus ma reconnaissance pour m'avoir associé à ta vie : atelier d'encadrement, vacances, Puiselet, les années Patrice de Gunsbourg partagées souvent avec vous, les épreuves des deuils, travaux et organisation de ma maison près de toi, et, où que tu sois, ta porte était toujours ouverte ... Oui ! on en aura partagé des évenements ma vieille, dont t'aurais-je assez dit "merci" ? sachant que tu aimais la reconnaissance ? Dans ce passé qui est rangé dans ma précieuse valise (mon véçu) il y a ton regret que je sois l'ainée et ton reproche que je sois "la miraculée"- grande/blonde/belle -, te privant pour toujours d'amour, abandonnée, inexistante, et même jetée dans la prison de la légion d'honneur (dont à 78 ans encore tu subissais les tortures morales et dévastatrices)... ah ! tu nous l'auras rabâché tout ça !

Mon p'tit chéri, il t'en aura fallu des cartes d'identité pour survivre, alors que de nous trois tu étais arrivée à être la plus brillante, la plus drôle, la plus riche avec ton mari polytech', ta vie très parisienne et tes vacances luxueuses ! Comme nous toutes, tu es bourrée de défauts et de qualités, mais Dieu que tes qualités sont grandes et nombreuses ! Elles ont fait de toi une personnalité à multiple facettes qui aura marquée et marquera longtemps un grand nombre. Ni au revoir, ni adieu, ni à bientôt, je te rejoins tout de suite au chaud de mon coeur comme je t'aime.

Marie, dite "la sainte" !!!

bottom of page