"Vous" / "Tu"
Granny, C’est aujourd’hui que j’ai décidé de prendre la parole afin de parcourir, pour la dernière fois peux-être, les souvenirs que j’ai de vous... Vous n’êtes pas une personne facile, c’est le moins qu’on puisse dire.
L’avez-vous seulement été ? Ça je n’en sais rien. Peux-être qu’il faudrait vous qualifier : « vous », oui parce que « tu »chez Granny c’est interdit. Mais vous savez quoi? Je vais dire « tu ». Oui je vais le dire, je vais le faire. Quitte à l’avoir provoquée du haut de mes 10 ans, autant continuer jusqu’à la fin.
Tu es imprévisible, incroyable. Peux-être même la personne la plus incroyable que je connaisse avec mon père et mon frère Jean-Baptiste. Tu es drôle, aimante, protectrice, honnête, franche, joyeuse, peureuse, têtue, tellement têtue, droite, maniaque, égoïste sur les bords voir carrément égoïste à certains moments et tu es impressionnante. Tu savais capter mon attention, me raconter des histoires comme personne, donner un intérêt à des choses par le simple fait que tu te les appropriaient.
Parfumée, élégante, raffinée : c’est comme ça qu’on aurait pu la décrire en la voyant passer dans la rue , puisqu’au final elle était presque parfaite, hein ?
J’ai cherché pendant longtemps à te plaire. Je voulais être à tes yeux la personne que tu étais aux miens. J’espérais être ta préférée en sachant que la place était déjà prise. Essayer de trouver un peu de confiance en moi pour attirer ton attention, c’était comme un jeu.
Plus tard, j’ai compris qu’avec toi tout ça, ça ne marchait pas. (Regarde ! C’est fini, je suis là et j’ai confiance maintenant.) Et j’ai voulu apprendre. Apprendre de ta vie, de tes enfants, de tes joies, de tes peurs... Et j’ai appris. C’est une vie fantastique la vie de Charlotte Joly. Et je suis heureuse d’en avoir fait partie.