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Hommage à Charlotte

Charlotte,

Quand nous nous sommes rencontrées, notre complicité fût immédiate ! Tu m’as alors confié que nous avions vécu dans une autre vie des aventures fabuleuses. Tu en étais sûre et certaine et notre rencontre n’était en fait que des retrouvailles.

Notre amitié nous a permis tout au long de ces trop courtes années de partager nos secrets d’enfance, de petites filles, d’adolescentes, de femme , de mère, de grand-mère : que de fou-rires ! Nous avons aussi partagé des rocks endiablés à l’abri des regards , des projets grandioses et quelque fois évoquer le monde du bridge et ses bridgeurs... Quelques regrets aussi !

Tu m’as fait découvrir ta passion pour le tarot divinatoire et telle une grande prêtresse tu lisais , déchiffrer les messages donnés par le Roi, le Charriot, le Fou et l’Impératrice. Tu opérais un véritable voyage dans le passé et l’avenir. Je t’écoutais admirative et demi envoûtée !Tu avais un goût prononcé pour l’élégance, des costumes, des lieux, des gens et des mots...surtout des mots ! Tu lançais comme de véritables missiles des contrepèteries des piques des calembours qui faisaient mouche à chaque coup !

Mêmes dans des circonstances graves, un trait d’humour de ta part était comme une pirouette, un pied de nez à l’angoisse et la détresse... Espiègle, les yeux pétillants de malice, tu pouvais clouer sur place, d’un mot, d’une phrase tout imprudent importun. Mais tu savais aussi tourner un compliment capable de faire rougir n’importe lequel d’entre nous.

Mais je sais aussi, Charlotte, la solitude, la tristesse parfois la grande détresse qui te rongeaient ! Tes doutes, sur tes choix de vie, l’amour des tiens, de tes enfants, de tes amis et le chagrin jamais très loin pour ceux trop vite partis et que tu avais tant aimés !

Mais tu rebondissais toujours, prête à l’aventure et après quelques sacro-saints épisodes des feux de l’amour pendant lesquels il était formellement interdit de te téléphoner, nous te retrouvions , souriante avec cette légèreté digne de la grande dame que tu étais !

Tu bénissais le ciel d’avoir ta sœur, Marie, à tes cotés. Elle était pour toi un garde-fou, une mère, une amie, ta meilleure amie, sérieuse, effacée, dévouée. Tu savais que tu pouvais, en toute circonstance, compter sur elle. Tu m’as souvent rappelé comme elle t’était précieuse !

Aujourd’hui, Charlotte, je ne sais vers quelle autre vie tu te dirige, mais je n’ai aucune inquiétude. Tu vas retrouver les tiens et certains de nos amis. Tes bons mots, ton sourire, ta grâce suffiront. Comme à chaque fois le charme opérera.

Mais s’il est vrai, Charlotte, puisque tu en était sûre et certaine que nous étions ensemble dans une vie antérieure et que nous nous sommes croisées dans celle-ci alors je te retrouverai dans la prochaine et nous referons un bout de chemin ensemble.

Merci , Charlotte, d’avoir croisé notre route !

Pascale SANTIAGO

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