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La Marieuse

Chère Charlotte,

la première fois que nous nous sommes rencontrées,

ce fut à Cockaifagne, tu avais 24 ans de 2 petits garçons déjà.

Je t’avais trouvée drôle et espiègle. J’avais 17 ans et j’étais la petite amie de ton frère Bruno.

Puis j’ai dormi chez toi, rue St Vincent de Paul à Paris 11è, une petite fille Christine, était née. Tu étais bien occupée mais toujours pleine de vie.

Rentrée à Air France, je venais souvent t’embrasser, rue Guichard, dans le 16éme, pour t’apporter des babioles rapportées de New-York ou Rio qui te ravissaient, tu me posais mille questions sur cette vie d’Hôtesse.

Tu venais d’avoir une autre petite fille Lucile et gérait tout ton monde avec aisance. Ta maison était grande ouverte pour ta nombreuse famille et tes amis.

Un jour, tu m’as demandé de t’aider car tu avais ouvert un atelier d’encadrement en dessous chez toi, dans une cave voutée et tu débordais de travail. Ainsi j’ai passé plusieurs mois près de toi, partageant des fous rires et écoutant tes discussions complètements folles avec la gente masculine de passage. Grâce à toi je suis devenue encadreur et galeriste et je te remercie de l’excellente formation reçue.

En 1979, je suis passée à Deauville ( tu y louais une maison) sans m’annoncer, Bruno m’ouvrit la porte, mais tu n’étais pas là. J’ai passé mon chemin avec mes amis . Le lendemain tu m’appelles et me racontes que Bruno venait de divorcer et que je devais absoluement le revoir. Cela faisait 17 ans que nous nous étions perdus de vue : Alors tu as organisé un déjeuner surprise chez toi à Paris entre Bruno et moi ...

Nous nous sommes mariés , cela fait 36 ans aujourd’hui et je te remercie de ton don de marieuse …

J’étais là aussi, le lendemain d’un déjeuner où vous aviez été invités avec Joëlle et que vous aviez croisé Emmanuel de la Taille, mille et une idées fusaient pour le revoir !!!!

Cela m’amusait beaucoup, ces conciliabules.

Enfin, nous sommes venus nous installés au soleil, à Nîmes, nous rapprocher de toi et Marie-Claude. Nous sommes allés à l’opéra et voir des ballets ensemble, dîner chez les uns et les autres, tu étais si bavarde, avec des anecdotes incroyables faisant bien rire les convives.

Puis doucement tu t’es plainte de ta langue, tes mots devenaient difficiles à dire et à comprendre…. Et cette sale maladie t’a grignotée petit à petit pour t’isoler complètement de nous.

Bruno est venu presque tous les jours depuis le retour de ton opération qui te permettait d’être nourrie artificiellement. Il a organisé avec Marie un maximum de confort autour de toi et de présences pour que tu ne sois jamais seule .

Mais le maladie a gagné et t’a emportée une nuit dans un autre monde …, nous laissant dans notre désarroi.

Nous t’avons accompagnée, ce vendredi 2 février 2018, toute la famille et tes amis les plus proches et aimés étaient là, il faisait beau mais bien froid . Nos enfants, John et Liberty nous accompagnaient par la pensée.

Ton grand départ n’était pas triste, chacun avait une anecdote drôle à dire…….. comme tu aurais aimé!

Adieu, adios, bye notre Charlotte Bien aimée.

Monique Sarazin - Adrien

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