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Les Métamorphoses

Loin du pays de France, en une terre étrangère,

Cette fleur si spéciale, au sort peu ordinaire,

Est née un six décembre, c’était le plein été !

C’est dire la fantaisie du bouton d’orchidée…

Traversant l’océan après quelques années,

Le bouton s’est ouvert peu à peu pour donner

Ô surprise ! un lys, dont la blanche innocence

Etait tachée du sang des blessures de l’enfance.

Encore bien jeune alors, le lys prit son envol :

Pour fonder un foyer il changea de corolle,

Et se fit rose sage, aux pétales rangés

Et se fit rose rose… comme elle allait changer !...

La vie poussait en elle, et notre rose tendre

Du fleuve des désirs découvrit les méandres,

Et, brûlant ses pétales aux flammes de l’amour,

Elle devint rose rouge un peu plus chaque jour.

Mais le feu s’éteignit : son amour était mort,

Et notre rose pourpre, écrasée par son sort,

S’enfonça dans son deuil, pleurant son désespoir.

Croyant sa vie finie, elle se fit rose noire.

Mais c’est trop oublier qu’un sol est plus fertile

Si des cendres ont été mêlées à son argile.

Ainsi, telle un phoenix, notre rose de nuit

Revint tout doucement à son destin premier

Qui voulait faire d’elle une grande orchidée.

Sublime isolement, splendide solitude,

Vous fûtes de tous temps le lot de l’orchidée,

Et notre fleur fantasque, après tous ces détours,

A rejoint sa nature, là-haut, au point du jour.

Michèle, ta petite sœur

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